Stratégie régionale santé sexuelle Guyane 2022-2024

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ssr 2022 guyane

Cette stratégie est le fruit d’un travail collaboratif avec de nombreux partenaires, engagés sur le terrain pour la mise en œuvre des nombreuses interventions destinées à améliorer l’accès des guyanaises et des guyanais à des services de santé sexuelle de qualité

En Guyane,
 

  • L’entrée dans la vie sexuelle est plus précoce que dans l’Hexagone (15,6 ans contre 17,5 ans) ;
  • L’incidence du VIH est la plus élevée de France (0,9 cas pour 1 000 habitants), avec des découvertes souvent tardives et de nombreuses personnes porteuses du VIH perdues de vue ;
  • Les autres infections sexuellement transmissibles (IST) sont également très présentes, avec une hausse des diagnostics de syphilis dans l’ouest, notamment chez les jeunes ;
  • Le taux de grossesses précoces est sept fois plus élevés que dans l’Hexagone ; le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) chez les mineures est quatre fois supérieur au reste de la France ;
  • 30 % des Guyanaises interrogées déclarent qu’elles ne souhaitaient pas vraiment leur premier rapport sexuel (16 % dans l’Hexagone) ;
  • La perception de la contraception est plutôt négative : 43 % des Guyanais interrogés pensent que « la pilule peut rendre stérile » ;
  •  Le recours aux services de santé est très inégal…

 L’épidémie de Covid-19 n’a rien arrangé à ce panorama : le dépistage des IST et du cancer du col, le recours à la contraception et les IVG sont en baisse. « Si on note une amélioration progressive pour certains indicateurs, la situation demeure préoccupante », souligne l’Agence Régionale de Santé, en introduction de sa stratégie régionale santé sexuelle 2022-2024, qu’elle lance aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

 « En Guyane, beaucoup d’acteurs interviennent sur le sujet de la santé sexuelle et reproductive, mais pas toujours de façon coordonnée, note le Dr Sophie Biacabe, médecin de santé publique à l’ARS. Le but de cette stratégie régionale est d’avoir des objectifs communs. En fin d’année, nous avons défini ces objectifs régionaux qui se déclinent en une vingtaine de fiches action. Sur une année, c’est un peu plus de 6 millions d’euros que l’ARS allouera aux interventions en santé sexuelle. »

 L’objectif général de cette stratégie régionale santé sexuelle 2022-2024, discutée pendant un an par l’ARS avec les acteurs de ce domaine, sera d’« améliorer la qualité et l’utilisation des services de santé sexuelle, en mobilisant les efforts convergents des acteurs vers une meilleure répartition territoriale, et une visibilité accrue de l’offre de prévention, de réduction des risques et de soins en SSR sur le territoire ».