La leptospirose

Article
leptospirose

La leptospirose est une maladie qui s’attrape au contact de l’eau contaminée par les rongeurs.

La leptospirose est une maladie qui évolue dans le monde entier. La Guyane n’est pas une exception et les cas de leptospirose tendent à augmenter surtout en période des pluies. En période normal, le CHC identifie entre 1 et 2 cas par mois en moyenne. Sur la période de mai 2020, nous avons identifié près de 8 cas de leptospirose autour du quartier de Baduel. Ce regroupement, dans le temps et l’espace nous montre qu’il y une circulation active de la bactérie sur ce secteur.

La maladie est facilement soignable si elle est diagnostiquée tôt, peu après l’apparition des premiers symptômes qui sont similaires à la dengue ou Covid-19 (Fièvre, fatigue, maux de tête…).

Des complications pouvant entrainé le décès peuvent être à prévoir si la maladie n’est pas traitée dans des délais courts. Parmi les 8 cas  Deux de ces cas étaient des formes graves et l’un en est décédé

Les résidents sont donc appelés à la vigilance pour éviter la contamination.

La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. Ses principaux réservoirs sont les rongeurs, en particulier les rats, qui excrètent la bactérie dans leur urine. Chez l’homme, la maladie est souvent bénigne, mais peut conduire à l’insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas

La leptospirose est causée par des bactéries pathogènes telles que l’espèce Leptospira interrogans

La bactérie présente dans l’urine des rongeurs est capable de survivre 1 mois sur les surfaces sèches, et jusqu’à 6 mois dans les milieux humides, boueux ou immergés (flaque d’eau, crique etc…)

La contamination se faire surtout des égratignures, des plaies, ou au cours de baignades rendant la peau molle et plus perméable. Mais par la conjonctive, par inhalation de gouttelettes ou simplement par les muqueuses. Les fruits ou n’importe quel objet (canette par exemple) peut être souillé par l’urine d’un animal.

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, pirogue, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque

1 à 3 semaines après avoir été contaminé, le malade présente les symptômes de  la grippe ou de la dengue : fièvre, frissons, douleurs aux muscles et articulations, maux de tête…

En fonction de la dissémination des leptospires dans les différents organes, l’évolution peut être marquée quelques jours plus tard par une atteinte hépatique avec ictère, une insuffisance rénale, des signes neurologiques, des manifestations hémorragiques, une atteinte pulmonaire ou cardiaque, une atteinte oculaire. La forme clinique la plus classiquement rencontrée est la forme ictérohémorragique avec atteinte hépatorénale potentiellement létale.

En l’absence de pathologie sous-jacente et si le traitement est débuté précocement, l’évolution est le plus souvent favorable et sans séquelles. La maladie chez l’homme peut cependant être sévère en l’absence de traitement.

Le diagnostic doit se faire le plus rapidement possible. Il doit être évoqué devant un tableau évocateur et en cas baignade récente dans les eaux douces. La confirmation biologique est difficile à obtenir, et fait appel successivement à des prélèvements bactériologiques et sérologiques. La mise en évidence des leptospires dans le sang, dans les urines et dans le liquide céphalorachidien peut être impossible à certaines périodes de la maladie. La sérologie n’a d’intérêt qu’au bout de 10 jours au moins.

La vaccination (3 injections puis rappel tous les deux ans) n’est recommandée que dans certaines indications restreintes, posées au cas par cas, notamment dans le cadre de la médecine du travail et en prenant en compte les risques environnementaux et individuels. Ce vaccin ne protège que contre la Leptospira interrogans, soit environ 30% des cas, et à de fréquents effets secondaires. Le HCSP rappelle qu’avant toute vaccination le médecin doit s’assurer que « l’information sur la maladie, les comportements à risque, mais aussi sur l’efficacité relative du vaccin a bien été donnée et comprise (en aucun cas le vaccin ne doit être pris comme une "garantie" permettant de se passer des autres moyens de prévention) ».

Autour de la maison

  • Je range les aliments hors de portée des rats.
  • Lavez les fruits à l’eau du robinet avant de les consommer
  • Ne consommez pas les fruits déjà entamés, qu’il soit dans l’arbre ou tombés au sol

Si je fais du sport

  • J’évite d’être au contact des flaques d’eau de pluie
  • Je me rince à l’eau potable en rentrant

A la maison

  • J’élimine les détritus entassés.
  • Je débroussaille le terrain et élague les arbres proches de la maison.
  • Je répare les passages que les rongeurs pourraient utiliser pour entrer.

Au travail

  • Changez de tenue de travail chaque jour
  • Gardez les locaux professionnels le plus propre possible
  • Eviter de boire ou manger pendant les travaux manuels ou dans des locaux destinés aux animaux

Si je fais du bricolage

  • Je pense à mettre mes gants et mes bottes.
  • Je me lave les mains et les pieds à l’eau du robinet et au savon.
  • Je pose régulièrement des pièges à rongeur.
  • J’entrepose mes vêtements sales dans lieu dédié à cet effet.

Si j’ai des animaux

  • J’entretiens tous mes animaux (domestiques ou d’élevage).
  • Je nourris les animaux le matin.
  • Je range les aliments entamés hors de portée des rongeurs, notamment durant la nuit.
  • Je me lave les mains après avoir soigné les animaux
  • J’évite de manger et de boire dans les locaux réservés aux animaux.

En cas de présence de rongeur

  • S’ils sont chez vous : faire appel à une société de dératisation (Art 23.1 RSD)
  • S’ils sont dans les lieux communs à la copropriété, informer le syndicat de copropriétaire
  • Sur la voie publique, faire appel à la mairie de votre commune

En cas de blessure

En cas de blessure, lavez la plaie à l’eau du robinet et au savon, désinfectez, posez un pansement étanche.

Soyez vigilant à tous signe ou symptôme particulier, en cas de doute, contacter votre médecin traitant

Si les symptômes deviennent important appeler le 15