ÉPIDÉMIE DE DENGUE : L’ARS Guyane est pleinement mobilisée

Communiqué de presse
communiqué presse ARS visuel

L’Agence Régionale de Santé de Guyane est pleinement mobilisée aux côtés des acteurs du territoire pour faire face à la recrudescence des cas

Ce début d’année 2024 a été marqué par une très forte accélération du virus de la dengue sur l’ensemble du territoire Guyanais. Les indicateurs ont en effet atteint des niveaux supérieurs à ceux observés durant le pic de la précédente épidémie en 2020. 

Ainsi, au cours des trois premières semaines de janvier, on a dénombré 1488 cas confirmés et 669 passages aux urgences ou consultations dans les Centres délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS) et les Hôpitaux de proximité (dont 628 cas confirmés et 280 passages aux urgences ou consultations dans les CDPS et Hôpitaux de proximité au cours de la semaine du 15 janvier 2024)[1].

Dans ce contexte, l’ARS Guyane intensifie les messages de prévention et de communication à l’attention de la population et adapte, en lien avec les acteurs du territoire, le dispositif de prise en charge des patients présentant les symptômes de la dengue.

Centre hospitalier de Cayenne (CHC) : un accueil aux urgences dédié aux patients présentant les symptômes de la dengue

Pour faire face à la recrudescence des cas de dengue, l’Unité des maladies infectieuses et tropicales (UMIT), le service des urgences et le laboratoire de biologie médicale ont mis en place un accueil dédié aux personnes présentant les symptômes, accessible depuis cette semaine.

Ouvert 7 jours sur 7 de 8h00 à 20h00 cet accueil spécifique est assuré par des professionnels de santé du CHC.

Le patient présentant un des symptômes de la dengue sera systématiquement examiné par un médecin afin de déterminer si son état de santé justifie soit une prise en charge immédiate aux urgences, soit une prescription médicale en vue du retour à domicile. 

Des coopérations amorcées pour assurer la prise en charge des patients

Si le CHC est un acteur essentiel dans la prise en charge des patients présentant des signes de la dengue sur son secteur, les actions de coopération se concrétisent afin de garantir des parcours de soins sécurisés et de qualité avec les établissements privés de l’offre de soins (hospitalisation à domicile, hospitalisation, etc.) et le secteur libéral.

Les capacités pour le diagnostic de la dengue ont été évaluées avec les laboratoires hospitaliers et de ville afin de maintenir et garantir un accès rapide au diagnostic localement en Guyane.

Les Centres hospitaliers de Kourou et de l’Ouest-Guyanais (CHK et CHOG) s’adaptent également : les secteurs des savanes et l’ouest Guyanais, touchés en premier, se sont adaptés en tout début d’épidémie, avant qu’elle ne s’étende à l’île de Cayenne.

En concertation avec l’ensemble des acteurs mobilisés, l’ARS Guyane poursuivra l’adaptation du dispositif pour faire face à l’épidémie. 

Des actions conjointes et coordonnées pour ralentir la propagation du virus de la dengue

L’action coordonnée de multiples acteurs importants – notamment la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) pour les actions de lutte antivectorielle sur l’ensemble du territoire de la Guyane et l’Institut Pasteur de Guyane pour le volet entomologique – participent à la lutte contre la dengue.

Les actions conjointes de santé publique de la Direction de la démoustication et des actions de santé ainsi que des acteurs en charge de la surveillance épidémiologique visent à limiter la prolifération du moustique vecteur Aedes aegypti, permettant ainsi de ralentir la circulation du virus de la dengue et la propagation de la maladie.

La surveillance épidémiologique constante coordonnée par Santé publique France en Guyane, oriente la graduation des stratégies de contrôle de la dengue et des mesures de gestion mises en œuvre par l’ARS.

Des actions de sensibilisation déployées par les partenaires dans le cadre de leurs missions quotidiennes au plus près des populations ainsi que la mobilisation des communes permettant de relayer des messages de prévention.

Une campagne de communication pour sensibiliser la population

L’ARS Guyane va intensifier la campagne de communication avec pour objectif de rappeler à la population les gestes simples pour se protéger et protéger les autres. Gestes importants à appliquer pour éviter les piqûres de moustiques et empêcher leur reproduction en éliminant les points d’eau stagnante.

Cette campagne va se décliner au cours des prochaines semaines à travers différents médias :

  • affichage dans l’espace public 
  • spots radio ;
  • affiches à destination des réseaux et partenaires ;
  • astuces anti-moustiques et messages de prévention postés sur les réseaux sociaux de l’ARS Guyane ;
  • encarts presse.

Un point de contact unique pour vous informer

Préventions, infos, conseils

* ars-guyane-contact@ars.sante.fr

 

Ce point de contact est à la disposition de la population pour des informations sur :

  • Les moustiques et les maladies qu’ils transmettent, en particulier la dengue ;
  • Les conseils de prévention ;
  • Les modalités d’intervention des services de lutte anti-vectorielle.

CONTACT PRESSE :

Romain BROCHARD
Directeur général adjoint de l’ARS Guyane
Tél : 06 94 23 28 22 / Courriel :
romain.brochard@ars.sante.fr

 

[1] Données Santé Publique France Guyane à paraître dans le prochain Point épidémiologique Dengue.

  • Qu’est-ce que la dengue ?

La dengue est l’arbovirose la plus répandue dans le monde. C’est une maladie due à un virus appartenant à la famille des Flavivirus ; il en existe 4 sérotypes différents qui ont tous déjà circulé en Guyane.

Ce virus est transmis par la piqure du moustique Aedes aegypti qui pique en journée. C’est un moustique très noir avec des ponctuations ou des tâches d’un blanc argenté sur la tête et l’abdomen (moustique tigre) ; sa taille est d’environ 5 mm.

  • Quels sont les symptômes les plus fréquents de la maladie ?

Les symptômes se manifestent environ 5 jours après la piqûre d’un moustique infecté et peuvent durer jusqu’à environ 7 jours et peuvent être :

  • une fatigue prolongée ;
  • une fièvre élevée et brutale ;
  • des douleurs musculaires et articulaires, souvent invalidantes ;
  • des maux de tête ;
  • des douleurs éventuelles derrière les yeux ;
  • une éruption cutanée éventuelle ;

Si vous présentez ces symptômes :

  • Ne prenez pas de médicaments sans avis médical : certains médicaments, notamment les anti-inflammatoires dont l’aspirine sont contre-indiqués du fait de risques hémorragiques ;
  • Consulter le plus rapidement possible un médecin ;
  • Continuez à vous protéger contre les piqûres de moustiques pour éviter de transmettre la maladie à votre entourage.

Dans certains cas, et en particulier chez les plus fragiles (enfants, femmes enceintes, drépanocytaires, personnes porteuses de maladies chroniques, personnes âgées de plus de 65 ans), l’infection évolue après 2 à 7 jours vers un tableau grave. L’apparition de symptômes, tels que des signes digestifs ou des maux de tête importants, est à prendre très au sérieux, et doit inciter le malade à consulter au plus vite un médecin.

  • Comment se protéger de la dengue ?

Il faut éviter les piqûres de moustiques :

  • Porter des vêtements longs, qui peuvent être imprégnés d’insecticides ;
  • Dormir sous une moustiquaire si possible imprégnée dinsecticide ;
  • Appliquer régulièrement un répulsif efficace sur la peau découverte ;
  • Utiliser des spirales fumigènes à l’extérieur de la maison. A l’intérieur, utiliser des diffuseurs électriques.

Il faut empêcher la reproduction des moustiques en éliminant les points d’eau dans lesquels le moustique Aedes aegypti pond ses œufs :

  • Rechercher et éliminer tous les récipients contenant de l’eau dans la maison et dans le jardin ou balcon ;
  • Couvrir les fûts de stockage d’eau et les citernes avec une toile moustiquaire ;
  • Nettoyer régulièrement les gouttières ;
  • Changer l’eau des vases à fleurs 2 fois par semaine ;
  • Eliminer tous les déchets autour de la maison, y compris les déchets verts. Des déchets sont également source de risque et de nuisance car ils peuvent servir de gites larvaires : carcasses de voitures, carcasses d’appareil électroménager, etc.
  • Comment se transmet la maladie ?

La maladie se transmet à une personne saine après une piqûre par un moustique infecté. L’Aedes aegypti est le moustique vecteur de la dengue. Son mode de vie est adapté aux zones d’habitat humain et ce sont des moustiques qui piquent essentiellement le jour.

Pour transmettre la maladie, le moustique doit être porteur du virus de la dengue. Le moustique prélève le virus en piquant une personne atteinte de la maladie pendant la brève phase où le virus est présent dans son sang (virémie) et c’est ainsi qu’il se contamine. Le développement du virus chez le moustique dure en moyenne 10 jours et comporte une amplification virale dans son abdomen puis dans ses glandes salivaires. On considère qu’un moustique reste infectant toute sa vie. Il pourra transmettre à son tour le virus à une personne saine.

Le cycle classique du virus chez l’homme est composé d’une incubation avec réplication virale de quelques jours, suivie d’une phase virémique de 5 jours, puis d’une montée d’anticorps protecteurs définitifs contre le sérotype concerné. Jusqu’à l’apparition de ces anticorps protecteurs le malade est susceptible de transmettre le virus à un moustique Aedes au cours d’une piqûre.

Le moustique peut piquer toute sa vie, il ne meurt pas après la piqûre. Même si le moustique est porteur du virus, il n’en est pas malade et ne meurt pas prématurément.

Cette même espèce, Aedes aegypti, est également impliquée dans la transmission d’autres arbovirus tels que la fièvre jaune et le Chikungunya.

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