Le Plan Régional Santé Environnement 2024-2028

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La préfecture, la collectivité territoriale et l’ARS sont chargées d’élaborer le Plan Régional Santé Environnement 2024-2028.

« La préfecture, la collectivité territoriale et l’ARS sont chargées d’élaborer le plan régional santé environnement 2024-2028. Compte tenu de la forte transversalité de la politique de santé environnement, une large concertation des acteurs (services de l’état, collectivités, représentants de la société civile) est primordiale. Au-delà de la nécessaire implication des acteurs institutionnels, de nombreuses consultations du public seront organisées pour avoir l’avis de la population sur les priorités de santé environnement en Guyane, et sur la pertinence des actions qui seront définies dans le plan. »

L’élaboration et la mise en œuvre du plan s’appuie sur 3 instances listées ci-après.

  • Un comité de pilotage, chargé de suivre l’élaboration du plan et de valider la stratégie. Il est composé du préfet, du  directeur général de l’ARS et du président de la CTG.
  • Un comité technique, chargé d’animer les travaux d’élaboration du plan et sa mise en œuvre opérationnelle. Il est composé de responsables techniques de la préfecture, de la DGTM, de l’ARS et de la CTG.
  •  Un groupe régional santé environnement (GRSE) chargé de donner son avis sur les priorités d’intervention régionale et sur les objectifs et actions. Compte tenu de la forte transversalité de la politique de santé environnement, la composition du GRSE doit permettre une large concertation des acteurs locaux. Cette large composition est garante d’une concertation efficace et de la bonne diffusion des enjeux du plan dans tous les territoires.

Le GRSE est ainsi constitué de membres issus des cinq collèges suivants :

  • représentants des services de l’État,
  •  représentants des collectivités territoriales,
  • représentants des associations de la santé, de la protection de l’environnement de patients ou de consommateurs,
  • représentants du monde économique, des salariés et des employeurs,
  • établissements publics, des institutions et personnalités qualifiées.

Le GRSE est présidé par le Conseil Économique Social Environnemental de la Culture et de l’Éducation de Guyane.

La liste exhaustive de ses membres est disponible ci-dessous.

La charte de fonctionnement des instances du PRSE 2024-2028

L’élaboration du PRSE suivra les étapes suivantes :

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Le GRSE sera consulté au cours de 3 plénières :

  • La première visera à présenter aux membres les objectifs du PRSE4, la charte de fonctionnement des instances et à échanger sur la méthode retenue pour élaborer l’état des lieux en santé environnementale ;
  • La seconde visera à présenter l’état des lieux en santé environnement et à échanger sur les axes thématiques principaux et la composition des ateliers ;
  • La troisième visera à présenter les actions définies dans les ateliers et à recueillir les contributions du GRSE.

« L’état des lieux de la santé environnementale en Guyane disponible ci-après vise à décrire les inégalités de santé liées à l’environnement sur le territoire.

Ces inégalités peuvent s’analyser selon plusieurs angles :

  • Les inégalités d’exposition liées aux disparités de répartition géographique de nuisances environnementales. Par exemple, l’exposition au mercure est plus forte dans les communes de l’intérieur.
  • Les inégalités territoriales de santé qui peuvent correspondre aux difficultés d’accès au soin pour des raisons géographiques, ou à l’accumulation dans un même territoire d’un ensemble de déterminants en cause dans les inégalités sociales de santé : pauvreté monétaire, violence…

Ce document, très technique, a d’abord pour vocation d’éclairer les parties prenantes dans le cadre de l’élaboration du PRSE 2024-2028. Il pourra également renseigner les citoyens guyanais intéressés sur les principales pathologies existantes en Guyane liées aux facteurs environnementaux, ainsi que les principales pressions environnementales susceptibles d’impacter leur santé.

Une synthèse de l’état des lieux est également disponible. »

Documents Etat des lieux santé environnement en Guyane

Du 8 au 29 septembre 2023, la préfecture de Guyane, la collectivité territoriale de Guyane et l’agence régionale de la santé lancent une grande consultation publique relative au Plan Régional Santé Environnement 2024-2028 (PRSE). Les habitants de la Guyane sont invités à donner leur avis via un questionnaire en ligne sur les thématiques de santé environnementale qui leurs semblent prioritaires en Guyane.

A noter qu’un état des lieux en santé environnement visant à objectiver l’état de santé environnement du territoire est disponible par ailleurs. Ce document peut contribuer à alimenter les réflexions des habitants de la Guyane sur le sujet.

Les résultats de cette consultation seront prises en compte pour définir les axes stratégiques et les thématiques qui feront l’objet d’actions dans le cadre du PRSE 2024-2028.      

Votre avis nous intéresse, choisissez les 5 thématiques qui vous semblent prioritaires parmi les 16 proposées

  • Préserver la qualité de l’eau du robinet

L’eau joue un rôle déterminant dans l’équilibre du corps humain. Une eau de qualité est primordiale pour éviter la propagation de bactéries, de virus pathogènes ou de produits chimiques nocif ssusceptibles de causer de multiples maladies.

D’après le dernier bilan de l’ARS couvrant les années 2019 à 2021, 93% de la population de la Guyane desservie est alimentée une eau de « bonne qualité » concernant les paramètres bactériologiques.

  • Assurer l’accès à l’eau potable

Les Nations unies reconnaissent que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit fondamental, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme ».

Un accès insuffisant à l’eau potable peut être à l’origine de fortes diarrhées causées par divers virus, et favoriser des épidémies.

En Guyane, on estime qu’environ 15% de la population n’est pas connectée à un réseau fournissant de l’eau potable.

 

  • Améliorer la qualité des eaux de baignade (crique, plage)

Une mauvaise qualité des eaux de baignade peut conduire à des affections de santé, le plus souvent bénignes, par contact cutané ou compte tenu de la possibilité d’ingérer ou d’inhaler de l’eau.

En Guyane, 11 sites de baignade font l’objet d’un contrôle sanitaire par l’ARS. Pour l’année 2022, 82% de ces sites sont classés en qualité insuffisante.

 

  • Traiter les eaux usées

On entend par « eaux usées », les eaux « de toilettes » et celles des lavabos, cuisines, douches…. Ces eaux contiennent des micro-organismes pathogènes, des matières organiques, de la matière azotée, phosphorée ou en suspension. L’assainissement vise à collecter et à traiter les eaux usées avant qu’elles ne soient restituées dans le milieu naturel, pour éviter les impacts sur la santé publique et l’environnement.

En Guyane, le développement des réseaux d’assainissement est très fort, avec une croissance de 33% entre 2012 et 2019. Cependant, on estime qu’environ 60 000 habitants produisent des eaux usées qui ne sont pas traités par un dispositif collectif, qu’il soit privé ou public. Une minorité des dispositifs individuels respecte les normes.

 

  • Préserver la qualité de l’air extérieur

La qualité de l’air que nous respirons a un impact considérable sur notre santé et notre bien-être.

En Guyane, la qualité de l’air est majoritairement bonne, avec un état de la qualité de l’air moyen ou bon plus de 85% de l’année (92% en 2022). Les épisodes de pollution sont exclusivement liés à des transports de poussières du Sahara.

 

  • Mieux connaître, suivre la qualité de l’air intérieur

De nombreux polluants de l’air présents à l’intérieur de nos bâtiments peuvent avoir des effets sur notre santé. Ils peuvent provenir de sources extérieures, mais aussi de nos activités : tabagisme, appareils à combustion, ménage, cuisine, bricolage….

En Guyane, nous avons peu d’information sur la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments.

 

  • Prévenir les pollutions industrielles

Les activités industrielles sont susceptibles d’avoir des impacts sur l’environnement et la santé : procédés de combustion, extraction de matériaux, travail de matières premières, transports peuvent générer des rejets de polluants dans l’atmosphère, dans les eaux et/ou dans les sols.

En Guyane, 82 sites industriels sont soumis à autorisation au titre du code de l’environnement, dont 20 sites SEVESO.

 

  • Gérer les arrivées de sargasse

Depuis 2011, l’Arc Antillais est concerné par des échouages massifs d’algues brunes « Sargasses » qui forment des radeaux pouvant atteindre plus de 1000 m2 et plusieurs mètres d’épaisseurs. En cas de volumes importants, elles peuvent présenter un risque sanitaire lié à l’émission de sulfure de dihydrogène et d’ammoniac, ainsi qu’un risque pour les baigneurs et une dégradation de la qualité des eaux.

Les échouages sur les plages de Guyane restent relativement peu importants à ce jour par rapport aux Antilles.

 

  • Améliorer la gestion des déchets

La gestion des déchets doit permettre de limiter les nuisances et les risques liés à leur caractère dangereux, fermentescible ou encombrants qui occasionneraient des impacts sanitaires ou environnementaux.

En Guyane, les dépôts sauvages sont des phénomènes fréquents rencontrés dans l’ensemble des communes. Outre les nuisances olfactives et esthétiques, les dépôts sauvages favorisent la circulation d’animaux potentiellement vecteurs de maladies graves (rats, moustiques…).

Le brulage est également rencontré en Guyane : Il peut avoir des conséquences très néfastes pour l’environnement et la santé du fait de l’émissions dans l’air de substances toxiques.

 

  • Diminuer l’exposition aux nuisances sonores

Les nuisances sonores subies peuvent provenir de trois sources principales : les transports, le voisinage et les activités. L’excès de bruit a des effets directs sur les organes de l’audition, et peut aussi perturber le sommeil ou le comportement.

Les habitants des zones urbaines sont les plus susceptibles d’être touchés par ces nuisances.

 

  • Vivre dans une ville favorable à la santé

Les choix de planification et d’aménagement du territoire influencent la santé et le bien-être des populations. Un cadre de vie favorable à la santé peut par exemple se matérialiser par l’aménagement de zones piétonnières, de pistes cyclables et d’espaces verts....

En Guyane, l’éco-quartier Vidal à Remire-Montjoly a intégré cet enjeu avec, par exemple, l’aménagement de liaisons douces et d’espaces de convivialité ombragés.

 

  • Lutter contre l’habitat insalubre

Un habitat insalubre recouvre tout logement qui représente un danger ou un risque pour la santé ou la sécurité physique des personnes.

Vivre dans un logement insalubre peut provoquer ou accentuer de nombreuses maladies : les maladies respiratoires liées à l’humidité et au manque d’aération, les maladies infectieuses favorisées par des équipements sanitaires insuffisants, ou encore, le mal-être et des troubles psychiques lorsque les logements sont trop petits ou sans ouvertures vers l’extérieur.

En Guyane, les communes de Cayenne, Matoury et Saint-Laurent-du-Maroni sont les plus touchées par l’habitat insalubre avec plus de de 3 000 logements insalubres chacune estimés en 2019.

  • Lutter contre les maladies transmises par les moustiques (dengue, paludisme)

Les moustiques peuvent transmettre des maladies par simple piqure : dengue, chikungunya, zika et paludisme sont les pathologies concernées les plus courantes sur le territoire.

La dernière épidémie de dengue en Guyane s’est déroulée entre janvier 2019 et décembre 2021. 5 300 cas ont été confirmés, 297 personnes ont été hospitalisées et 4, décédées.

 

  • Lutter contre les autres maladies à transmission zoonotique (transmises par les autres animaux)

D’autres animaux peuvent transmettre des maladies par morsure ou via leurs fluides corporels. En Guyane, l’infection à transmission zoonotique probablement la plus impactante est la leptospirose. Transmise par le rat, cette maladie a beaucoup progressé ces dix dernières années, avec en moyenne entre 20 à 50 cas par an à la fin des années 2010 sur le périmètre de la communauté d’agglomération centre littoral, et une mortalité qui oscille entre 5 et 15%.

La papillonite, la leishmaniose, la fièvre Q sont d’autres pathologies à transmission zoonotique connues sur le territoire.

 

  • Avoir une alimentation saine et équilibrée

L’alimentation est un déterminant de base de la santé.

Une alimentation déséquilibrée et/ou insuffisante peut avoir des conséquences importantes pour l’organisme.

Ainsi, en Guyane la prévalence de l’obésité et des pathologies associées (diabète, hypertension artérielle…) est plus élevée que dans l’hexagone. La forte précarité d’une partie des ménages en Guyane augmente le risque de maladies de sous-nutrition. Enfin, l’état des lieux des parasitoses digestives est considéré comme très préoccupant, notamment chez les populations isolées du territoire. On estime qu’environ 15% de la population guyanaise est touchée par un ou plusieurs parasites digestifs.

 

  • Diminuer les contaminations par les métaux lourds (mercure, plomb)

Le plomb et le mercure sont des métaux qui peuvent impacter le système nerveux lorsqu’ils sont assimilés par le corps humain.

En Guyane, on estime qu’environ 20% des enfants sont atteints de saturnisme (intoxication par le plomb).

Sur les fleuves, et en particulier au niveau des villages amérindiens les plus en amont, les imprégnations de mercure dans les cheveux dépassent très fréquemment les normes de l’organisation mondiale de la Santé.

Les sources de ces contaminations par le mercure et le plomb semblent essentiellement alimentaires.